Kwakwaka’wakw

Célébrations et danses des Kwakwaka’wakw (ceux qui parlent le kwak’wala)

William Wasden Jr.

Introduction de Cle-alls (John Medicine Horse Kelly, Ph. D.)

Le potlatch est la façon traditionnelle dont les peuples autochtones du nord-ouest de l’Amérique du Nord ont toujours célébré les événements importants. Les potlatchs sont des rassemblements où les communautés installent des chefs, adoptent de nouveaux membres dans leur famille, concluent la paix, etc. Ces événements somptueux comprennent des festins, des discours, des cadeaux, des chants et des danses. Cependant, de 1884 à 1951, le gouvernement canadien a interdit nos potlatchs. Depuis, lentement, très lentement, nous avons recommencé à tenir ouvertement ces célébrations cruciales et tout ce qui les accompagne.

Par ailleurs, les autorités non autochtones ont aussi tenté d’anéantir notre capacité à nous identifier dans nos propres mots. Maintenant, beaucoup d’entre nous font revivre nos noms traditionnels, tant ceux des personnes que ceux de Nations entières. En tant qu’Haïda, mon clan, Taas Laanaagaas (peuple de la plage sablonneuse) m’a donné le nom de mon grand-père, le révérend Peter Kelly : Cle-alls (l’« Osier fleuri », ou l’« Orateur »). Ce nom est un immense honneur. Mais il vient avec une responsabilité tout aussi immense. J’utilise Cle-alls tous les jours maintenant, et je le préfère à mon nom anglais. Un nombre croissant de personnes dans notre région font de même.

Il y a plusieurs années, le grand professeur Franz Boas (1858-1942) et ses éminents disciples ont travaillé d’arrache-pied pour documenter nos langues et nos cultures. Pour ma part, je reconnais toute la valeur de leurs travaux. Il n’en demeure pas moins que même ces gens bien intentionnés ont commis des erreurs. Par exemple, le professeur Boas a appelé une Première Nation « Kwaguił ». Cependant, le nom propre qui englobe toutes ces personnes est « Kwakwaka’wakw ».

Aussi, voyez-vous comment j’ai écrit « Kwaguił »? La lettre « ł » correspond à un son spécial qui ressemble à un « t » aspiré et à un « l » combinés. Cependant, ce son n’existe pas en anglais. Le professeur Boas a donc choisi de l’écrire « tl », soit la représentation la plus proche qu’il pouvait obtenir sur un clavier conçu exclusivement pour l’anglais.

L’histoire de la lettre « ł » rappelle une vérité importante. Les langues, les danses, les chants, les histoires, les sons, les mots et les sens portés par les Autochtones du littoral du Nord-Ouest appartiennent exclusivement à nos peuples. Nous les traitons comme autant d’éléments de notre patrimoine familial, comme d’autres Nord-américains attachent de l’importance à l’or, à l’argent ou aux diamants. Les cultures du Nord-Ouest sont uniques à la nation Kwakwaka’wakw et à ses voisins, les Salish, les Tlingit, les Tsimshian, les Nisga’a et mon propre peuple, les Haïdas.

C’est l’une des raisons pour lesquelles non seulement nous, mais aussi les gens du monde entier, devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour garder ces langues, ces chansons, ces danses et ces histoires en vie. Si elles meurent, notre peuple et nos enfants (et l’humanité) perdront quelque chose que personne ne pourra jamais récupérer. Nos langues, traditions et célébrations définissent qui nous sommes et gardent notre patrimoine vivant.

Elles sont notre force vitale.

L’essai qui suit décrit magnifiquement la grande culture de la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord. Il décrit en détail des cérémonies qui sont uniques aux Kwakwaka’wakw, comme le tseka et son hamat’sa. Mes oncles m’ont raconté un rituel et une société secrète haïda similaires, mais tout cela est aujourd’hui disparu. Je tiens à honorer les Kwakwaka’wakw qui sont parvenus à garder vivantes les cérémonies de leur société… et ses vérités. De plus, l’essai qui suit traite des potlatchs, ces célébrations que nos Premières Nations de cette partie de l’Amérique du Nord ont toujours partagées.

Nous vous invitons à lire cet essai. Nous demandons peu en retour. Nous demandons seulement que vous écoutiez et appreniez; que vous connaissiez, respectiez et appréciez les Kwakwaka’wakw et toutes les civilisations autochtones du Nord-Ouest.

Je vous invite maintenant à écouter William Wasden, Jr., qui nous décrit les danses et les cérémonies de sa propre tribu (’Namgis) et d’autres tribus de la société kwakwaka’wakw.

 

How’a et How’a sta,

Cle-alls

 

Si vous souhaitez lire l’histoire de l’une de nos danses, nous vous invitons à cliquer sur ce lien :

’Namxiyalegiyu (La danse du monstre marin à tête de flétan).

Si vous souhaitez lire davantage au sujet de nos danses particulières, cliquez sur les liens ci-dessous.

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